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Channel: Camille – les parenthèses
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le 100ème, et les questions.

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C’est le 100ème billet que je publie sur ce blog.
En 2 ans environ, c’est une productivité assez discutable, hein, mais enfin, je n’avais pas en tête, en ouvrant ce deuxième blog – troisième si je compte le skyblog de feu mon adolescence – de retrouver le rythme totalement débile (à mon sens) que je m’étais imposé avant.

Pour ce 100ème billet, j’avais en tête un discours plein de bons sentiments, vous savez les trucs très kitsch qu’on dit aux Oscars et qui font rouler les yeux en l’air tellement c’est cucul, mais qu’on finit quand même par avoir les larmes aux yeux à cause de. Merci d’être un lectorat génial qui trolle jamais, merci de jamais m’en vouloir quand j’enchaîne trois ou quatre billets super déprimants qui font pleurer tout le monde, moi y compris, merci de toujours être bienveillants avec moi, quand vous commentez, merci de ne pas (trop) râler alors que ça fait 18 mois que je vous promets de vous raconter ma routine à l’huile végétale sans absolument jamais la publier.

Évidemment, je vous le dis, tout ça, vous êtes des petits bonbons en forme de tartine d’avocat, mais je voulais en profiter pour mener à bien une petite réflexion qui me trotte dans la tête depuis quelques temps – depuis 100 billets, très exactement.

Quand j’ai quitté Paris, une de mes craintes (ne me jugez pas, vous êtes bienveillants) était de perdre cette relative influence dans le milieu des blogs que j’avais acquis. Alors je vais mettre des gros guillemets et des italiques sur le mot influence et sur le mot relative aussi, je n’ai jamais prétendu faire partie d’une tête de classe ou d’une élite de blog, si tant est qu’il y en ait une, mais j’avais mes petits privilèges.

J’ai fait des voyages extraordinaires avec le blog, dont celui qui a changé beaucoup, beaucoup de choses dans ma vie, la Laponie, j’ai vécu des expériences folles, été invitée dans des endroits où j’aurais jamais mis les pieds sinon, eu des cadeaux géniaux et par dessus tout, rencontré des personnes qui sont devenues des amis chers à mes yeux (coucou <3).
Pourtant, j’avais du mal au milieu de tout ça, je n’ai jamais été très à l’aise « en société », je suis une espèce de petite sauvage peu douée pour les small talks – qui constituent principalement les conversations des soirées « de blog » et j’avais réellement du mal à trouver ma place là dedans. Plus ça allait, plus je me sentais « obligée de » et j’aimais pas trop ça. Je me mettais toute seule une pression inutile, hein, mais bon, c’était comme ça.

Pourtant, en partant, j’avais la sensation de laisser quelque chose qui quand même, m’avait apporté beaucoup. J’ai ouvert mon premier blog alors que ça allait plutôt mal, je me reconstruisais après l’anorexie et j’ai le sentiment qu’écrire sur un blog (et être lue et appréciée pour ça) m’a beaucoup aidée à aller mieux. Couper toute possibilité de m’exprimer par écrit aurait été aussi désastreux que quand la salle de sport est fermée pendant plus de deux jours d’affilée (ça n’arrive qu’à Noël, c’est déjà trop).
J’ai donc pris le parti de recommencer à 0, et d’ouvrir ce blog-ci, dans l’idée de rester loin-très-loin des soirées blogs, et des événements mondains-de-l’influence, pour avoir un espace vraiment personnel, qui pourrait me servir à faire un peu ce que je voudrais, tant que ça restait moi.

J’ai conscience que pour quelqu’un de tout à fait extérieur à ça, mon blabla est assez peu intéressant, je suis désolée, mais je vous parlerai de ma recette de scones à la farine de patate la prochaine fois, vous allez adorer.

Bref, je me suis construit peu à peu ce petit espace où je parle beaucoup trop de moi et mes questionnements sur la vie, en refusant toute invitation média – sauf pour le sport -, toute proposition d’article sponsorisé de quelque manière qu’il soit. J’avais envie de garder mon espace à moi, sans la pression que j’avais pu me mettre pendant les années précédentes.

Mais – parce que oui, bien sûr, il y a un mais sinon ça ne serait pas du tout une argumentation construite et laissez-moi vous dire qu’après m’être plantée au bac de français, j’ai appris à construire des argumentaires après ça (j’ai eu une bonne note en philo l’année suivante). Mais, donc, aujourd’hui je sais plus trop. Je sais plus trop, parce que voyez-vous, j’adore écrire et j’ai envie d’aller plus loin, professionnellement, je veux dire.

Ici au Québec, il n’y a aucun souci à affirmer à voix haute qu’on a envie de professionnaliser son blog, et il n’y a absolument aucune honte à avoir si on gagne sa vie en faisant un truc qui nous fait vibrer. C’est dingue de le dire comme ça, mais quand je vois encore que certaines de mes amies blogueuses qui ont pris le parti d’en faire leur métier, se prennent des commentaires désobligeants à longueur de journée parce que ce sont des traîtres et des vendues à la société de consommation et plein d’autres trucs hyper sympathiques et encourageants du même genre, j’ai encore perdu le fil de ma phrase, bref, quand je vois ça je suis très contente de me dire que je suis au contraire dans un endroit où j’ai la liberté de dire que j’aimerai bien vivre de ça.

J’ai envie d’aller plus loin, dans l’écriture, mais pas que, dans toute la création de contenu, on va dire. Cela fait déjà quelques temps que j’ai des petites missions ponctuelles en graphisme, en typographie ou en communication et j’aimerai développer ça. Or, j’ai ici un support qui me permettrait de m’amuser un peu et de montrer au monde l’étendue de mes talents (figurez-vous que passer quelques années en Amérique du Nord a été bénéfique au moins sur ce point : réussir à me rendre compte que j’ai du talent pour certaines choses, et à ne pas rougir en l’affirmant)(vraiment, je veux dire)(c’est pas une histoire de se vanter, c’est simplement être consciente des choses que je sais bien faire).

Sauf que, pour faire tout ça, ça implique forcément de donner à ce blog une autre dimension et je ne sais pas. Je ne sais pas si vous allez aimer, je ne sais pas si je m’en sens vraiment capable, je ne sais pas si c’est comme ça que je vois Les Parenthèses, je ne sais pas si ce n’est pas une voie directe pour me remettre une pression ingérable sur les épaules, je ne sais pas si vous en avez vraiment quelque chose à faire et je suis très perdue au milieu de toutes ces pensées.

Alors, même si c’est loin d’être dans mes habitudes de vous réclamer des commentaires, j’avais envie de vous demander si vous aviez un avis là dessus.

Est-ce que ça vous paraîtrait bizarre de voir soudainement un contenu autre que des billets à rallonge sur la nostalgie de la vie, ou bien est-ce que peut-être que vous aimeriez ?
Est-ce que vous voulez voir, quand je vais réussir à faire ma vidéo de scones en stop-motion, ou est-ce que vous préférez quand j’en parle pendant des mois mais qu’au final, je vous laisse tranquille et que je parle une fois de plus de mes questionnements sur l’amitié ? Est-ce que, tout ça, vous vous en fichez et vous n’avez plus envie que je vous pose des questions ?

Je tâcherai de ne pas me vexer si vous n’êtes pas d’accord avec moi, c’est promis.


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